Les remote jobs, une réponse à la Grande Démission ?

Jun 9, 2022
Les remote jobs, une réponse à la Grande Démission ?

Pour lutter contre la Grande Démission, phénomène qui fait son apparition en France, les remote jobs constituent une arme de choix.

Cette fois plus de doute. Les vagues de la Grande Démission ont bien atteint les rivages de la France. Le mouvement, parti des Etats-Unis, a vu 23 % de la population active américaine quitter son emploi dans les derniers mois. En France, la proportion est moindre, mais à 6 %, selon les derniers chiffres de la DARES (Direction de l'animation, de la recherche, des études et des statistiques), elle est bien au-dessus de la moyenne observée jusqu’alors. Au point que les chercheurs de l’EM Normandie se sont emparés de la question.

Cité par le quotidien 20 Minutes, Vincent Meyer, professeur de gestion des ressources humaines et théorie des organisations au sein de l’école de commerce confirme le constat. « « La France enregistre une croissance record des taux de démissions (+10 % en juin et +20 % en juillet 2021 par rapport à 2019) et des niveaux encore jamais enregistrés par la DARES : + 620.000 démissions et ruptures conventionnelles au 3e trimestre 2021 ».

Des salariés qui ont la bougeotte

Qui sont les plus susceptibles de démissionner ? Le « Work Trend Index 2022 » de Microsoft, permet de répondre à cette question. L’enquête mondiale menée par le géant de l’informatique (31 000 personnes interrogées dans 31 pays) montre que 43 % des salariés interrogés se disent prêts à changer d’emploi cette année. C’est deux points de plus qu’en 2021.

Dans cet ensemble, c’est bel et bien les employés de la  génération Z qui apparaissent davantage concernés par cette envie d’aller voir ailleurs. Selon l’étude, ils sont 52 % à envisager de quitter leur entreprise, contre 35 % (ce qui est déjà significatif) des collaborateurs de la génération X.

Des chiffres qui confirment les évolutions qui traversent aujourd’hui le monde du travail. Les attentes des salariés, et particulièrement des plus jeunes, se sont considérablement transformées. Equilibre entre vie professionnelle et vie privée, valorisation de l’individu, transparence et éthique, indépendance de pensée, respect entre collègues sont désormais des demandes incontournables. Il s’agit d’impératifs auxquels l’entreprise doit absolument apporter des réponses. Dans le cas contraire, il n’y aura pas d’hésitation. Grande sera la tentation d’aller voir si l’herbe n’est pas plus verte ailleurs.

Les remote jobs pour mieux fidéliser

Pour les organisations, la fidélisation des collaborateurs passe désormais forcément par la mise en place de process flexibles. C’est là où les remote jobs vont prendre toute leur importance. Face à la Grande Démission, ces derniers constituent, à n’en pas douter, une réponse de choix. A condition de bien les penser. Certes, la pandémie de Covid-19 a légitimé le travail à distance. De ce point de vue, aucun doute, il n’y aura pas de retour en arrière. Le télétravail est déjà la nouvelle norme du travail. Pour autant, il s’agit de passer aujourd’hui au niveau supérieur.

Qu’est-ce-à dire ? La crise sanitaire a fait découvrir à bon nombre de salariés un télétravail que l’on qualifiera de subi. Organisé par la force des circonstances dans la précipitation, ce dernier n’a rien n’a pas grand-chose à voir avec celui qui, maintenant, doit être pérennisé par les entreprises. Bien au contraire. Il doit être réfléchi et pensé de manière cohérente de manière à en refléter les  valeurs. Il ne doit pas non plus être figé. Au final, les remote jobs doivent être évolutifs et pratiquement co-construits avec les collaborateurs. Pour répondre au mieux à leurs aspirations. Quitte à toujours en repousser les limites.

Du télétravail au full remote

On a beaucoup glosé ces dernières semaines sur le retour au bureau des employés (avec deux jours de télétravail en moyenne par semaine). Ce mode d’organisation hybride (remote jobs à temps partiel) est ce que désireraient à la fois employeurs et collaborateurs. Mais en-est-on bien sûr ? Certes, les annonces pleuvent. Les grands du numérique (Apple, Google, Microsoft…) préparent actuellement leurs employés au retour du travail sur site. C’est également le cas de Meta (ex FaceBook). Sauf que les conditions exactes ne sont toujours pas détaillées.

Restons un instant sur le cas de l’entreprise de Mark Zuckerberg. Certes depuis le 28 mars, ceux qui souhaitent réinvestir les locaux le peuvent. Mais tournons du côté des dirigeants. Selon le Wall Street Journal, c’est pratiquement de full remote dont il faudrait parler à leur propos. Qu’on en juge. Naomi Gleit,  chef de produit de l’entreprise, a déménagé à New York, le directeur du marketing, Alex Schultz, a annoncé son intention d’aller vivre au Royaume-Uni et  Guy Rosen, vice-président, va s’installer en en Israël. Quant au Big Boss, il passe au moins  la moitié de son temps hors de la Californie, principalement à Hawaï où il possède une résidence secondaire.

Le Metaverse, dernière frontière ?

Privilèges accordés aux seuls cadres dirigeants ? Pas vraiment, si on en croit Mark Zuckerberg qui a d’ores et déjà annoncé qu’il accorderait à ses collaborateurs de travailler à 100 % du temps en télétravail si leurs tâches le leur permettaient.

Pour le patron de Meta, promouvoir le plus possible le travail à distance est aussi une bonne façon de tester la construction du Metaverse et ses applications au monde du travail. Ce dernier constitue-t-il la dernière frontière avant la généralisation définitive du full remote ? La question mérite d’être posée.

Cherchez moins, trouvez mieux.  
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