Les horaires flexibles constituent désormais une demande forte des salariés. Une réponse possible est l’instauration de la semaine de 4 jours. Dans le monde, les expérimentations se multiplient.
Au Royaume-Uni, c’est parti. Depuis le 1er juin, le pays de sa majesté Elisabeth II teste à son tour la semaine de quatre jours. Au total, 3 000 salariés britanniques se prêtent à l’expérience. Le but : mesurer l’impact du changement organisationnel sur la productivité des entreprises qui ont accepté de jouer le jeu. Mais pas seulement. A l’heure où la guerre des talents fait rage, le passage à la semaine de 4 jours pourrait permettre aux organisations d’attirer les meilleurs, la demande d’horaires flexibles étant désormais une priorité pour les salariés.
Flexibilité : le mot est lâché et le sujet est devenu central, voire incontournable. L’enquête EY 2021 « Work Reimagined Employee Survey » en témoigne. 90 % des répondants affirment qu’ils doivent pouvoir choisir quand et d’où ils travaillent. Aujourd’hui, les horaires flexibles sont plébiscités et la semaine de 4 jours peut y apporter une réponse pertinente
Horaires flexibles, en France aussi
Exemple, en France, avec MV Group. Spécialisé dans le marketing digital, la société donne depuis le début de l’année 2022 la possibilité à ses salariés de concentrer 35 heures de travail hebdomadaire sur 4 jours, sans diminution de salaire, les jours off étant les lundis, mercredis ou vendredis selon les besoins exprimés par chacun. Dans l’Hexagone, l’entreprise n’est d’ailleurs pas la seule à avoir entamé sa transition. Les exemples ne cessent de se multiplier.
Le groupe Tenor, une société de services informatiques, a, lui aussi, décidé de franchir le pas. Pour Nizar Alachbili, son directeur, la semaine de 4 jours permet de rééquilibrer la vie de famille et le travail, tout en améliorant l’égalité salariale hommes/femmes1.
Pas étonnant, donc, que les Français plébiscitent la formule. Selon l’enquête mondiale réalisée par l’entreprise RH-ADP, 64 % des salariés français souhaitent bénéficier d’horaires flexibles de travail et voient dans la semaine de quatre jours une réponse possible à cette demande. 27% des collaborateurs seraient même prêts à accepter une baisse de leur rémunération en contrepartie.
Une demande mondiale
Qu’en est-il ailleurs ? Aux Etats-Unis, là encore, la semaine de 4 jours fait un carton plein. Une nouvelle enquête menée par la société de logiciels Qualtrics ne laisse planer aucun doute à ce sujet. Ainsi, 92 % des employés se prononcent en faveur de la semaine de quatre jours. L’étude montre également que le passage aux 4 jours hebdomadaires serait l’argument n°1 qui permettrait de fidéliser les employés. Ils sont 81 % à avoir répondu que cette possibilité les rendrait plus loyaux envers leurs employeurs.
Pour Benjamin Granger, responsable de l’expérience employé chez Qualtrics, « ce que les employés veulent et attendent vraiment, c’est la flexibilité d’adapter leurs horaires de travail aux exigences de leur vie. Dans le monde du travail d’aujourd’hui, les entreprises qui réussissent mettront de côté les hypothèses désuètes sur ce à quoi ressemble la productivité et écouteront les employés, afin de pouvoir offrir la flexibilité qui répond à leurs besoins individuels ».
Aujourd’hui, outre le Royaume-Uni, les tests se multiplient dans le monde. Islande, Espagne, Allemagne, mais également hors Europe, Nouvelle-Zélande, Japon ou Arabie Saoudite lorgnent vers la semaine de quatre jours. En Belgique, après un accord gouvernemental conclu en février dernier, la semaine de 4 jours devrait devenir une réalité à l’automne.
Sur Jobgether, 10 000 emplois flexibles et remote
Mais, comme bien souvent, la réalité n’attend pas les décisions politiques ou les avancées juridiques. Les transformations s’imposent sur le terrain et les jobs à horaires flexibles et remote se font de plus en plus nombreux. Jobgether propose ainsi 10 000 emplois de ce type issus de 1 000 entreprises. Et la liste ne cesse de grandir…
1 TF1 le 13/01/2022