Les transformations à l’œuvre dans le monde du travail en 2022 vont également l’impacter pour les années à venir, prévient le cabinet Gartner. Le bien-être au travail va jouer un rôle central dans la définition du future of work.
Le future of work se joue maintenant. Certes, la crise Covid a mis en lumière de nouvelles formes organisationnelles, comme le télétravail qui s’est définitivement imposé. Pour autant d’autres tendances sont à l’œuvre qui vont impacter le monde du travail en 2022, mais sont également bien parties pour s’imposer à moyen et long-terme.
La preuve avec une étude Gartner dont les auteurs ont longuement relayé les conclusions dans un article paru dans la Harvard Business Review. Il serait trop long d’en reprendre l’intégralité, mais nous en avons sélectionné quatre qui nous semblent particulièrement significatives concernant la trajectoire des cadres et professions intellectuelles (autrement dit des « cols blancs ».)
1/ La semaine de 32 heures pour gagner la guerre des talents
Raccourcir la durée de travail hebdomadaire pour attirer les meilleurs ? Telle pourrait être la voie choisie par certaines entreprises qui ne veulent pas ou ne peuvent pas offrir un niveau de rémunération plus important. Cela signifierait donc travailler moins, mais pour un salaire inchangé. Cela donnerait, par exemple, des semaines de 32 heures payées 35. Un doux rêve ? Pas vraiment. En Europe, on expérimente déjà la formule. La preuve avec l’Espagne où les salariés de 200 entreprises volontaires vont travailler 32 heures payées 40, 4 jours au lieu de 5. A suivre donc…
2/L’automatisation de certains process va changer la nature des relations managers/collaborateurs
Certaines tâches managériales, comme la planification, ou bien encore l’approbation de rapports (bref, celles qui sont répétitives et sans véritable valeur ajoutée) vont être automatisées. Pour Gartner, cela va ouvrir un espace permettant de reconstruire la relation managers/collaborateurs sur des bases plus « humaines ». Mais pour cela les missions du manager devront drastiquement changer pour passer de la gestion des tâches, à celle de l’expérience des employés dans sa totalité (perception de leur trajectoire de carrière, impact du travail sur leur vie personnelle, relation avec l’organisation dans son ensemble…).
3/De la grande démission à la démission durable
Parce que le travail en remote abolit fortement les contraintes géographiques, les employés vont disposer d’un vivier d’embauches plus important. Il sera donc plus facile de quitter son entreprise pour une autre. Conséquence, les organisations devraient connaître une réelle augmentation du turn over. Pour Gartner la conclusion est claire : « La grande démission va se transformer en démission durable ».
4/ Le bien-être comme mesure incontournable
Pendant des années, les dirigeants ont expérimenté différentes mesures, comme l'engagement des employés, pour comprendre leurs employés. En 2022, les organisations ajouteront de nouvelles mesures, gravitant autour de la notion du bien-être, qui évalueront leur santé mentale, physique et financière. Une enquête menée par Gartner en 2020 a montré que les programmes de bien-être mis en place par certaines entreprises à destination des collaborateurs ont porté leurs fruits. Les salariés qui en ont bénéficié font état de niveaux de santé mentale supérieurs de 23 %, de niveaux de santé physique supérieurs de 17 % et sont 23 % plus susceptibles de dire qu'ils dorment bien la nuit. Autant d’améliorations sur le plan personnel qui ont conduit à des niveaux de performance et de rétention plus élevés.
L’épanouissement, clé du future of work ?
Le future of work tiendrait donc pour beaucoup à l’épanouissement au travail. C’est d’ailleurs l’une des conclusions importantes d’une enquête (« Et Maintenant ») supervisée en 2021 par la sociologue Monique Dagnaud sous l’égide d’Arte et France Culture.
Pour cette dernière le constat est clair. La place désormais accordée à la question de l’épanouissement est transversale à toutes les classes d’âge. Mais comme le précise la sociologue dans un article publié par Slate, « le fait marquant, c’est que cette aspiration engloutit toutes les autres, y compris la rémunération (…) ». Parmi les répondants, 79 % des membres de la génération Y sont d’ailleurs « prêts à gagner moins pour avoir un travail plus conforme à leurs valeurs ». En quelques mots, tout est dit…