Les jobs remote et flexibles sont désormais plébiscités par les talents. Pour les entreprises, qui peinent dans leur ensemble à recruter, en proposer permet de créer une réelle différence.
On le sait. Alors que la guerre des talents fait rage actuellement, les entreprises connaissent de réelles difficultés de recrutement. Pour les organisations, attirer les candidats, puis les fidéliser, relèvent désormais du véritable parcours du combattant.
Cette tendance concerne le monde dans sa globalité. Elle est bien entendu vraie aux Etats-Unis, pays emblématique du mouvement de grande démission. Elle est également à l’œuvre en Europe et dans l’Hexagone. Selon la dernière enquête de conjoncture (à début octobre 2022) réalisée par la Banque de France, 58 % des entreprises indiquent connaître des difficultés de recrutement. C’est un quasi-plus haut depuis que la banque centrale française s’intéresse à la question.
Le Baromètre de l’Apec publié fin août ne dit pas autre chose. 82 % des employeurs ayant recruté des cadres entre avril et juin 2022 estiment ainsi qu'il a été compliqué de le faire, soit 13 points de plus qu'au trimestre précédent.
Le remote booste les candidatures
Dans ce contexte tendu, comment les entreprises peuvent-elles faire une réelle différence aux yeux des candidats ? La réponse se trouve dans un rapport que vient de publier Datapeople. La société a analysé 30 millions d’offres d’emploi à travers le monde. Désormais, le nombre d'emplois à distance a été multiplié par 5 depuis 2019. De son côté, l'intérêt pour le télétravail a augmenté de 400 %. Aujourd’hui, seules 15 % des entreprises n'offrent aucune option à distance ou hybride (contre 50 % en 2019).
Mais peut-être encore plus significatif, les offres d’emploi présentant la possibilité de travailler en remote attirent 2,2 fois plus de candidatures que les emplois sur site. Pour les emplois à distance, le bassin de candidats est donc 120 % plus important.
Comme le note Datapeople dans son étude, « Ces derniers temps, les employeurs ont porté une attention particulière au risque potentiel d'attrition lorsque les entreprises annoncent leurs politiques de retour au travail. Les annonces de de retour au bureau ou de travail hybride par de grandes entreprises comme Tesla, Goldman Sachs et Bank of America ont suscité des réactions négatives de la part des employés provoquant leur propre grande au niveau de l’entreprise ».
Autre mesure qui ne trompe pas, l’intérêt pour les emplois en remote s’est encore renforcé en 2022. Au cours du deuxième trimestre de cette année, la préférence pour les jobs en télétravail s’est encore accrue avec un bassin de candidats pour ces derniers 150 % plus important que les seuls postes avec présence obligatoire au bureau 100 % du temps.
Les emplois flexibles plébiscités
A vrai dire, ce n’est pas le seul remote qui permet aux entreprises de créer la différence. Ce sont bien, de manière générale, les emplois flexibles qui sont plébiscités. Alors que les firmes anglaises testent la semaine de 4 jours, l’intérêt pour ce mode d’organisation du travail n’a jamais été aussi grand. « Les visites sur notre page de recrutement ont augmenté de 60 % et les demandes de renseignements auprès de l’entreprise ont augmenté de 534 % », a déclaré Helen Brittain, directrice des ressources humaines du cabinet de conseil en environnement Tyler Grange, à CNBC. 1
Même son de cloche, du côté de Loud Mouth Media , agence marketing qui participe aussi à l’essai. Selon Mark Haslam, directeur général de l’entreprise, non seulement le nombre de candidatures qui lui parviennent ont doublé, mais le taux de rétention du personnel est également passé « de 80 % à 98 %) »1.
Entreprises, pour attirer et fidéliser les talents, vous savez ce qu’il vous reste à faire. Pensez remote et flexibilité l
1 CNBC (18/10/2022)